HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

LE DÉCLIN DE BATISTA

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Celia Sanchez Manduley

 

Celia Sanchez Manduley est une jeune militante du M-26 depuis les débuts du mouvement. C’est elle qui a organisé et mis sur pied la résistance dans la région où se sont réfugiés Castro et ses hommes dans la Sierra Maestra. Même s’il est décimé, le groupe des rebelles va se reconstituer, d’autant plus que la croissance constante de la misère à Cuba rend Batista de plus en plus impopulaire. Rapidement, ce son plus de 800 hommes qui rejoignent Fidel Castro dans la Sierra Maestra, où commence la guérilla contre les armées de Batista. Et Celia va bientôt enfin rencontrer son idole Fidel Castro, qu’elle considère comme le libérateur de son pays.

 

Quand leurs yeux se croisent pour la première fois, le 16 février 1957, les deux comprennent l’importance de leur rencontre. Fidel est conscient que s’il est encore en vie c’est grâce au réseau clandestin qu’elle à mise en place depuis dix mois pour l’accueillir dans la Sierra. Cette femme discrète et réservée est une organisatrice hors pair. Une complicité intime qui frôle la passion amoureuse se développe entre Celia et Fidel, mais à ce moment-là ils s’en tiennent à l’amitié, se concentrant sur la révolution et la guérilla. L’amour? Peut-être, plus tard.

Une série d’articles d’Herbert Matthews paraît dans le New-York Times, laquelle est très avantageuse pour l’image de Castro. En effet, le plus grand et important journal des É.U., le présente comme l’ennemi principal de Batista, le méchant dictateur. Il devient le sauveur des opprimés, De nombreux reporters, dont ceux du réseau de télévision CBS, suivront et feront de Castro une légende. Pendant ce temps, au cours du printemps 1957, Castro poursuit sa tactique de hit and run, organisant de petites attaques surprises sur des garnisons et casernes un peu partout dans la sierra. Ses troupes sont constamment en mouvement. Une série de petites victoires agaçantes qui rehaussent sa réputation et son prestige.

 

Changement de régime à Cuba

Durant toute l’année 1957, Batista joue au chat et à la souris avec Fidel Castro, qui laisse végéter et parader sur son petit rocher, Le président cubain n’arrive pas à prendre au sérieux le barbu intellectuel qui le nargue si loin de la capitale. Par contre, il se préoccupe beaucoup plus des attentats et des explosions dans La Havane, et au printemps 1958, il réalise qu’il a un peut trop sous-estimer la bande à Castro. À la fin de 1958, Batista tente une attaque, connu sous le nom d’Offensive d’été, contre les guérilleros dirigés par Fidel Castro et Ernesto Guevara, dans la Sierra Maestra. Ce sont plus de 12 000 soldats qui sont envoyés contre les rebelles. La situation s’envenime pour Castro et Che. Mais c’est lorsqu’il est acculé au mur que Fidel Castro est à son meilleur. Il se demande comment sortir de ce piège, alors que l’aviation bombarde quotidiennement les contreforts de la sierra. L’étau se referme inexorablement sur lui et ses troupes. C’est ainsi qu’il décide de prendre tout le monde à contre-pied.

 

Le grand risque

Au début de juin 1958, il fait enlever des ressortissants américains dans la sierra Cristal par son frère Raul et ce, pour ramener les réflecteurs des médias américains à Cuba. Batista avait effectivement interdit tous les médias, car il n’appréciait pas leur parti pris pour Castro et sa cause. Pour les Américains, Batista passe pour un dictateur sanguinaire, cruel et même sadique, à tel point que les É.U., arrêtent de lui fournir de l’aide financière et militaire. Batista se sent trahi par ses alliés.

La  stratégie fonctionne à merveille, lorsque 49 Américains sont pris en otage par Raul, les médias descendent en masse dans la sierra et le gouvernement américain est forcé de négocier avec les rebelles. Le consul à Cuba essaie de régler la situation. Le plan de Castro est en marche. Raul déclare qu’il a agi par lui-même sans consulter son frère, Castro jure que ces enlèvements ont été exécutés à son insu. Raul passe pour l’impulsif et Castro pour le modérateur, le seul sage pouvant convaincre son frère de relâcher les otages.

Le président américain Eisenhower intervient auprès de Batista en faveur d’un arrêt immédiat de tous les bombardements dans la zone de l’Oriente. Il faut éviter que des otages américains soient victimes de bombes made in USA. Castro a gagné son pari, l’offensive de l’armée régulière étant stoppée.

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Dès son arrivée au pouvoir, Fidel Castro est considéré comme un héros, un sauveur.

 

Le 3 juillet, Fidel ordonne à Raul de libérer tous les civiles  et de ne garder que les militaires. Le pouvoir de La Havane n’est plus qu’un château de cartes. Fidel fête des 32 ans le 13 août 1958, sachant que dans quelques mois, il soufflera définitivement sur ce château de cartes.

 

La victoire finale

Le régime de Batista est condamné. Fidel compte séparer de l’île en deux en s’emparant de Santiago. À la fin d’août il envoie les colonnes de Camilio Cienfuegos et Ernesto Guevara, environ 230 hommes, en direction de l’Escambray pour organiser la jonction de tous les mouvements de guérilla. À la fin d’octobre, Guevara et Cienfuegos accomplissent leur mission après s’être emparés d’un train blindé, avec à son bord plus de trois cents soldats. Leur commandant a négocié sa reddition pour quelques pesos et son libre passage sur un yacht en direction de Miami, l’armée cubaine n’ayant plus le cœur à se battre pour Batista.

Le 31 décembre 1958, lors du réveillon du Nouvel An, Batista révèle à la centaine d’invités qu’il quitte le pays, et deux heures plus tard, il annonce que le juge de la Cour Supérieure, Carlos Pidra, est désormais le président de la République de Cuba. Castro donne l’ordre à Guevara et Cienfuegos de marcher vers La Havane. Le premier janvier, le colonel Rego remet les clefs de la ville de Santiago à Castro. Fidel a gagné.

 

Il est le maître de l’île. Le monde entier attend les premières décisions du chef du 26. Fidel souffle un peu avant de faire ses premiers pas. Quelques éléments lui manquent : La présence de son fils Fidelito, toujours aux États-Unis, et celle de Naty Revuelta à ses côtés. Cette dernière est restée auprès de son mari, qui a officiellement adopté la petite fille que Fidel n’a jamais reconnue officiellement. L’ennemi s’est enfui. Les patrons de casinos ont déguerpi depuis longtemps, sans aucun bain de sang, sans aucune résistance. La centaine de fidèles au régime de Batista ont quitté l’île pour échapper à la répression. Castro prend la direction d’un pays en état de choc qui n’en revient pas de la victoire d’une poignée de rebelles. Fidel est accueilli comme un héros, un sauveur. Le dictateur Batista s’est réfugié à Saint-Domingue avec plusieurs millions de dollars.



19/01/2017
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