HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

VIE D'ADULTE


FIDEL JE TE PRÉSENTE ERNESTO GUEVARA

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Une fois amnistié Fidel débarque à La Havane et dans les bras de sa maîtresse Naty Revuelta, Batista est élu président depuis novembre 1954. Il faut cependant noter qu’il a été élu de façon presque démocratique, étant le seul candidat sur le ballot. Son régime est tout de même reconnu par les États-Unis, lors d’une visite officielle du vice-président Richard Nixon en février 1955. Lequel le félicite pour son élection (démocratique). Pour les Américains, l’important est que l’île soit entre les mains, compétentes ou non, d’un dirigeant anticommuniste.

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 Fidel Castro et Richard Nixon en 1955

Signalons également qu’à cette époque, la CIA avait rédigé un rapport exprimant l’opinion que Fidel Castro, libéré ou emprisonné, n’était pas une menace pour la politique anticommuniste. Effectivement, en 1955, Fidel n’est pas un communiste pur et dur comme peut l’être Che Guevara. Après tout, il est issu d’une famille bourgeoise, riche propriétaire terrienne, et son éducation est jésuite. Même s’il est prêt à s’allier aux communistes, il demeure un capitaliste dans l’âme.

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Dès leur premier contact, Ernesto Guevara impressionne Fidel par sa fougue et son érudition.

 

C’est à Mexico que les opposants au régime de Batista vont donc se réunir et préparer leurs attaques contre le dictateur, En juin 1955, Raul Castro fait la connaissance de Che Guevara et le mettra en contact avec Fidel quelques semaines plus tard, soit le 8 juillet 1955. L’Argentin Ernesto Guevara, impressionne Fidel par sa fougue et son érudition. Les deux hommes ont ce qu’on peut appeler un coup de foudre politique. Le docteur Guevara a trouvé en Castro un chef déterminé. Les deux hommes se complètent admirablement et c’est le début d’une longue association et d’une amitié qui ne se démentira jamais.

En ce qui concerne sa vie personnelle, Castro apprend que Mirta a fui en compagnie d’un nouvel homme dans sa vie en amenant avec elle son fils Fidelito. Il en veut à Mirta et à son nouvel amant, le docteur Emilio Blanco un ancien chef du Parti orthodoxe. Son fils lui manque terriblement, mais l’amour de Naty l’apaise quelque peu. Cette dernière ignore cependant qu’elle n’est plus la seule à partager le lit du révolutionnaire.

 

En ce début d’été 1955, Fidel multiplie fébrilement les conquêtes et poursuit ses activités politiques. Il se prépare à abandonner le parti orthodoxe et se consacre à bâtir le M-26. Il harcèle Batista dans la presse et multiplie les attaques frontales contre le (traître) vendu aux Américains. Batista doit se mordre les doigts de l’avoir amnistié. En exil à Mexico, dans une petite chambre misérable, Castro prépare son retour, en plus de son jeune frère Raul, il a l’appui inconditionnel du jeune révolutionnaire de 22 ans, Ernesto Che Guevara. Tout son être est tendu vers un seul but, celui de rentrer à Cuba par la mer, débarquer à Oriente et y provoquer la révolution.

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Il a peur de tomber dans l'oubli

Le 18 août 1955 Fidel est témoin au mariage de Che Guevara et Hilda Gadea. Il vit cependant des moments angoissants. À 29 ans, et loin de son île, il a peur que les Cubains ne l’oublient. Il essaie de passer à l’action, mais pour ce faire, il a besoin d’argent. Il part donc pour un voyage de sept semaines aux États-Unis. Le 10 octobre, il arrive à Philadelphie où il réussira à amasser la somme de 10 000 dollars.

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Fidel en compagnie de rebelles cubains

 

Au mois de novembre 1955, avec la complicité de sa sœur Lidia, kidnappe son fils de 6 ans à la sortie de son école à La Havane. Fidelito habite brièvement avec papa à Mexico. Il confit cependant la garde de son fils à un couple mexicain parce qu’il est occupé par les préparations du futur débarquement et n’a pas le temps de le voir. On pourrait croire qu’il a enlevé son fils à celle qui en avait la garde légale par mesquine vengeance, et on ne serait pas loin de la vérité.

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Raul Castro a occupé le poste de ministre de la défense durant le long règne de son frère.

 

En février 1956, il déniche un terrain d’entraînement pour sa soixantaine de rebelles. On les prépare durement à la guérilla. Il apprend qu’il est papa pour une deuxième fois, son ex-maîtresse Naty ayant donné naissance à une petite fille nommée Alina. Mais c’est bien fini avec Naty, même s’il lui reconnaît sa paternité sans toutefois le faire officiellement sur papier. Fidel est tombé amoureux d’une jeune fille de 18 ans, Lilia Amor, mais il sera déçu, car elle rejette sa demande en mariage. C’est alors que Fidel déclare qu’il (n’a qu’une fiancé : La révolution). 

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Carlos Prio Socarras, président de Cuba de 1948 à 1952


19/01/2017
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PROBLÈME AU MEXIQUE

L’entretient de sa petite armée de libération coûte cher. Les 10 000 dollars de son périple américain se sont rapidement envolés. Au printemps 1956, les finances sont au plus bas. Batista fait pression sur le gouvernement mexicain qui tolère les rebelles cubain sur son territoire. Des agents, de Batista font la preuve que Castro et sa bande achètent des armes et préparent une révolution armée. Le gouvernement mexicain n’ayant pas le choix, procède à l’arrestation des membres du M-26. Fidel et le Che sont arrêtés seul Raul Castro glisse entre les doigts de la police mexicaine.

 

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Castro s’est souvent sortie d’affaire grâce à ses talents d’orateur et son charisme.

 

Encore une fois les talents d’orateur et le charisme de Fidel Castro vont le sortir de l’impasse. Par personne interposées, il apprend qu'une tentative d’assassinat par des agents de Batista a faillit réussir. Il renverse la vapeur et se métamorphose en accusateur. Puisque qu’on l’accuse de trafic d’armes, il prétend qu’on n’a tenté de l’assassiner avec la complicité de certains policiers mexicains corrompus et qu’il se procurait des armes pour se défendre contre des agents cubains qui avaient reçu la mission de l’éliminer. Le 24 juillet Fidel retrouve la liberté et Che Guevara le rejoint quelques jours plus tard. Il peut se replonger dans sa mission. La préparation de l’invasion de Cuba. Il se sait surveiller par la police et doit donc agir rapidement pour  éviter une autre arrestation. Une course contre la montre s’engage. À la fin de l’été 1956, il ne lui reste quatre mois pour organiser le débarquement.

 

Il doit trouver un bateau et un mécène. Ce sera l’ex-président exilé Carlos Prio qui lui fournira les sous. C’est une drôle d’alliance, puisqu’on se souviendra que Castro s’est rebellé contre le régime de ce dernier, mais tout ce qui importe, ce sont les sous. À la mi-novembre il apprend le décès de son père Angel alors âgé de 81 ans, Fidel ne pleure pas ce père qui l’a répudié et n’assistera pas aux obsèques. Il a des préoccupations trop urgente.

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Castro célèbre sa victoire contre le dictateur Batista au début de l’année 1959, Son frère Raul Castro, se trouve à sa droite.

 

Le débarquement

À la fin de novembre 1956, Castro, accompagné de Che Guevara et de 80 autres Cubains membres du M-26, embarque à bord du Granma, un petit yacht dans le but de mener une expédition contre Batista. À l’aube du 2 décembre 1956, le petit groupe débarque sur les côtes cubaines, mais Batista a été mis au courant de cette expédition et son armée les surprend. Sur les 82 hommes de l’expédition, moins d’une vingtaine  survivront et devront trouver refuge dans la Sierra Maestra. Batista commet cependant une erreur qui allait lui coûter très cher à moyen terme.

 

La petite guerre des désespérés 

En effet, confiant de sa victoire sur les rebelles naufragés, il annonce que Fidel Castro est mort. Il arrête donc les opérations de ratissage, ce qui constitue une chance pour Fidel, un répit inespéré. Il prendra son temps avant de ressurgir des morts, ce qui lui permettra non seulement de souffler, mais de réunir ses mercenaires éparpillés un peu partout.

Fidel étant officiellement mort, voilà une chance pour Mirta de récupérer son fils Fidelito qui se trouve toujours à Mexico. Le 15 décembre, elle enlève Fidelito, les sœurs de Fidel ne pouvant rien faire, car elles n’on plus aucune base juridique pour garder l’enfant. Ayant retrouvé son fils, Mirta peut donner suite à son projet d’épouser Emilio Blanco, récemment nommé chef de la délégation cubaine à l’ONU, et de s’installer au États-Unis, à New-York.

 

À la fin de décembre, Fidel ressuscite dans la presse. Le rebelle est toujours vivant. Il se terre dans la montagne et le (miracle) de sa survie attire de nouveaux adhérents à sa cause. Malheureusement Fidel et son groupe sont trahis par Eutimio Guerra, messager à qui Fidel avait accordé toute sa confiance. Batista envoie son armée de l’air bombardé le camp des rebelles le 30 avril 1957. Encore une fois Fidel, Guevara et sa compagnie échappent à la mort. Quelques jours plus tard, Eutimio Gerra est pris par les révolutionnaires et exécuté. Fidel deviendra très méfiant, n’accordant sa pleine confiance qu’avec parcimonie. Son frère Raul devient le seul chef de sa sécurité.


19/01/2017
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LE DÉCLIN DE BATISTA

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Celia Sanchez Manduley

 

Celia Sanchez Manduley est une jeune militante du M-26 depuis les débuts du mouvement. C’est elle qui a organisé et mis sur pied la résistance dans la région où se sont réfugiés Castro et ses hommes dans la Sierra Maestra. Même s’il est décimé, le groupe des rebelles va se reconstituer, d’autant plus que la croissance constante de la misère à Cuba rend Batista de plus en plus impopulaire. Rapidement, ce son plus de 800 hommes qui rejoignent Fidel Castro dans la Sierra Maestra, où commence la guérilla contre les armées de Batista. Et Celia va bientôt enfin rencontrer son idole Fidel Castro, qu’elle considère comme le libérateur de son pays.

 

Quand leurs yeux se croisent pour la première fois, le 16 février 1957, les deux comprennent l’importance de leur rencontre. Fidel est conscient que s’il est encore en vie c’est grâce au réseau clandestin qu’elle à mise en place depuis dix mois pour l’accueillir dans la Sierra. Cette femme discrète et réservée est une organisatrice hors pair. Une complicité intime qui frôle la passion amoureuse se développe entre Celia et Fidel, mais à ce moment-là ils s’en tiennent à l’amitié, se concentrant sur la révolution et la guérilla. L’amour? Peut-être, plus tard.

Une série d’articles d’Herbert Matthews paraît dans le New-York Times, laquelle est très avantageuse pour l’image de Castro. En effet, le plus grand et important journal des É.U., le présente comme l’ennemi principal de Batista, le méchant dictateur. Il devient le sauveur des opprimés, De nombreux reporters, dont ceux du réseau de télévision CBS, suivront et feront de Castro une légende. Pendant ce temps, au cours du printemps 1957, Castro poursuit sa tactique de hit and run, organisant de petites attaques surprises sur des garnisons et casernes un peu partout dans la sierra. Ses troupes sont constamment en mouvement. Une série de petites victoires agaçantes qui rehaussent sa réputation et son prestige.

 

Changement de régime à Cuba

Durant toute l’année 1957, Batista joue au chat et à la souris avec Fidel Castro, qui laisse végéter et parader sur son petit rocher, Le président cubain n’arrive pas à prendre au sérieux le barbu intellectuel qui le nargue si loin de la capitale. Par contre, il se préoccupe beaucoup plus des attentats et des explosions dans La Havane, et au printemps 1958, il réalise qu’il a un peut trop sous-estimer la bande à Castro. À la fin de 1958, Batista tente une attaque, connu sous le nom d’Offensive d’été, contre les guérilleros dirigés par Fidel Castro et Ernesto Guevara, dans la Sierra Maestra. Ce sont plus de 12 000 soldats qui sont envoyés contre les rebelles. La situation s’envenime pour Castro et Che. Mais c’est lorsqu’il est acculé au mur que Fidel Castro est à son meilleur. Il se demande comment sortir de ce piège, alors que l’aviation bombarde quotidiennement les contreforts de la sierra. L’étau se referme inexorablement sur lui et ses troupes. C’est ainsi qu’il décide de prendre tout le monde à contre-pied.

 

Le grand risque

Au début de juin 1958, il fait enlever des ressortissants américains dans la sierra Cristal par son frère Raul et ce, pour ramener les réflecteurs des médias américains à Cuba. Batista avait effectivement interdit tous les médias, car il n’appréciait pas leur parti pris pour Castro et sa cause. Pour les Américains, Batista passe pour un dictateur sanguinaire, cruel et même sadique, à tel point que les É.U., arrêtent de lui fournir de l’aide financière et militaire. Batista se sent trahi par ses alliés.

La  stratégie fonctionne à merveille, lorsque 49 Américains sont pris en otage par Raul, les médias descendent en masse dans la sierra et le gouvernement américain est forcé de négocier avec les rebelles. Le consul à Cuba essaie de régler la situation. Le plan de Castro est en marche. Raul déclare qu’il a agi par lui-même sans consulter son frère, Castro jure que ces enlèvements ont été exécutés à son insu. Raul passe pour l’impulsif et Castro pour le modérateur, le seul sage pouvant convaincre son frère de relâcher les otages.

Le président américain Eisenhower intervient auprès de Batista en faveur d’un arrêt immédiat de tous les bombardements dans la zone de l’Oriente. Il faut éviter que des otages américains soient victimes de bombes made in USA. Castro a gagné son pari, l’offensive de l’armée régulière étant stoppée.

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Dès son arrivée au pouvoir, Fidel Castro est considéré comme un héros, un sauveur.

 

Le 3 juillet, Fidel ordonne à Raul de libérer tous les civiles  et de ne garder que les militaires. Le pouvoir de La Havane n’est plus qu’un château de cartes. Fidel fête des 32 ans le 13 août 1958, sachant que dans quelques mois, il soufflera définitivement sur ce château de cartes.

 

La victoire finale

Le régime de Batista est condamné. Fidel compte séparer de l’île en deux en s’emparant de Santiago. À la fin d’août il envoie les colonnes de Camilio Cienfuegos et Ernesto Guevara, environ 230 hommes, en direction de l’Escambray pour organiser la jonction de tous les mouvements de guérilla. À la fin d’octobre, Guevara et Cienfuegos accomplissent leur mission après s’être emparés d’un train blindé, avec à son bord plus de trois cents soldats. Leur commandant a négocié sa reddition pour quelques pesos et son libre passage sur un yacht en direction de Miami, l’armée cubaine n’ayant plus le cœur à se battre pour Batista.

Le 31 décembre 1958, lors du réveillon du Nouvel An, Batista révèle à la centaine d’invités qu’il quitte le pays, et deux heures plus tard, il annonce que le juge de la Cour Supérieure, Carlos Pidra, est désormais le président de la République de Cuba. Castro donne l’ordre à Guevara et Cienfuegos de marcher vers La Havane. Le premier janvier, le colonel Rego remet les clefs de la ville de Santiago à Castro. Fidel a gagné.

 

Il est le maître de l’île. Le monde entier attend les premières décisions du chef du 26. Fidel souffle un peu avant de faire ses premiers pas. Quelques éléments lui manquent : La présence de son fils Fidelito, toujours aux États-Unis, et celle de Naty Revuelta à ses côtés. Cette dernière est restée auprès de son mari, qui a officiellement adopté la petite fille que Fidel n’a jamais reconnue officiellement. L’ennemi s’est enfui. Les patrons de casinos ont déguerpi depuis longtemps, sans aucun bain de sang, sans aucune résistance. La centaine de fidèles au régime de Batista ont quitté l’île pour échapper à la répression. Castro prend la direction d’un pays en état de choc qui n’en revient pas de la victoire d’une poignée de rebelles. Fidel est accueilli comme un héros, un sauveur. Le dictateur Batista s’est réfugié à Saint-Domingue avec plusieurs millions de dollars.


19/01/2017
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LES ÉTATS-UNIS RECONNAISSENT FIDEL

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Fidel Castro et Nikita Khrouchchev, l’ancien président de l’URSS

 

Au cours des premiers jours suivant la victoire, Fidel Castro va surprendre le monde entier, et particulièrement les États-Unis. S’il demeure le commandant en chef des troupes rebelles, il ne veut aucune fonction gouvernementale. Castro entre dans La Havane le 8 janvier 1959. Ayant retrouvé son fils, il l’exhibe fièrement tout au long de sa marche triomphale vers la capitale.

 

Il nomme le juge Urrutia président. Par la suite, il s’assure que le nouveau chef du pays désigne un gouvernement modéré qui sera dirigé par le juriste José Miro Cardona. Contre toute attente, la grande majorité de ministres est composée de gens raisonnables, issus du parti orthodoxe ou de l’aile modérée, du M-26. Il n’y a pas de radicaux communistes enragés, comme le craignait le pays de l’oncle Sam et comme le frère de Castro et Che Guevara l’auraient souhaité.

Voilà qui rassure les Américains, mais pas pour longtemps. Pour plusieurs, cette modération des rebelles, au lendemain de la victoire, n’est que de la poudre aux yeux pour endormir le tout-puissant voisin américain, lequel reconnaît néanmoins la nouvelle équipe dirigeante de Castro.

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Confiance brisée

Ce dernier calme ainsi les inquiétudes du peuple cubain, qui est en grande majorité anticommuniste. Une chose est certaine, s’il n’est pas farouchement communiste, ce gouvernement est à tout le moins socialiste. Certaines mesures prises, dont la nationalisation des entreprises vitales au développement de l’île, provoquent l’opposition des États-Unis envers le nouveau gouvernement socialiste que Fidel Castro souhaite implanter à Cuba, pensant au bien-être de son peuple. Malgré tout. Ce régime sera encore et toujours reconnu par les États-Unis. Mais soudainement, le 7 février 1959, sous la pression de Castro, lequel se sent appuyé par de nombreuses manifestations populaires, le gouvernement de Cardona décrète la dissolution de l’assemblée nationale.

 

Premier ministre

Par la suite Fidel renvoie les élections à plus tard et promulgue une nouvelle constitution qui n’enchante pas tout le monde. Cette constitution rétablit la peine de mort et impose la confiscation de biens de tous ceux qui ont servi le régime de Batista. Le 8 février, il fait savoir au président Urrutia qu’il est prêt à prendre le poste de premier ministre, jusque-là occupé par Miro Cardona, et ce dans un très court délai. Fidel Castro devient donc premier ministre le 16 février 1959. Quelques jours plus tard, Fidel fait une rencontre importante sur le plan personnel : Marita Lorenz. Il s’agit d’une jeune Allemande qui voyage à bord du paquebot Berlin amarré au port de La Havane, et dont le père est capitaine. Elle a 19 ans et ressemble beaucoup à Jackie Kennedy. Elle ne sait rien de Cuba, et encore moins d’un Fidel Castro et de son épopée. Fidel a accepté une invitation officielle du père de la jeune femme qui l’invite sur son paquebot. C’est le coup de foudre pour Fidel, et la jeune fille qui tombe sous le charme du rebelle. Il l’installe dans une chambre luxueuse de l’hôtel Hilton et délaisse sa maîtresse de l’heure, l’actrice Ava Gardner. La pétillante petite Allemande lui fait oublier le rejet de sa demande en mariage par Naty.

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Castro à New-York en 1960

 

 Des décisions surprenantes

Le cœur en paix, Fidel se consacre aux affaires de Cuba et à sa relation avec les États-Unis, qui semblent être au beau fixe au cours du mois de mars 1959.

 

 Fin de l’entente américaine

Mais rapidement, des tensions vont se faire sentir. Les relations entre Cuba et les États-Unis se détériorent. La politique d’expropriation des terres du gouvernement castriste et son rapprochement avec l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) inquiètent le gouvernement américain, qui usera de mesures de représailles commerciales et rompra ses relations diplomatiques avec Cuba en janvier 1961, le président américain Dwight Eisenhower n’attendant pas à rire.

 

Entre-temps, certaine entreprise américaines comme la célèbre United Fruit, sont expropriées. Fidel Castro se rend à Washington le 15 avril 1959, il rencontre le vices-président Richard Nixon à la maison Blanche. Sa visite aux États-Unis est grandement anticipée, le peuple voulant connaître et voir de près ce mystérieux Robin des Bois cubain. Est-il vraiment un méchant communiste. En quelques jours, et lors de quelques passages à la télévision, Fidel charme autant le peuple américain que les membres du gouvernement qui le rencontrent dans les entretiens mémorables. Il se fait rassurant et répète ses vœux d’amitié envers les Américains, tout en promettant un bon voisinage. En uniforme vert olive, et avec son éternel cigare dans la bouche, il joue le révolutionnaire tranquille. Au petit écran, il prend des allures d’enfant de chœur et s’exprime dans un anglais hésitant et timide.

 

Le 19 avril, le vice-président Richard Nixon le reçoit dans son bureau du Capitole pendant plus de deux heures, de cette entretient Nixon est convaincu que Fidel n’est qu’un manipulateur qui essaie de gagner du temps pour instaurer un régime communiste à quelques kilomètres des côtes de la Floride. Mais le vice-président est un des rares qui remettent en question les intentions de Fidel. Le 27 avril, avant de s’envoler pour l’Amérique du Sud, Fidel fait une escale à Montréal.

 

Il fait également une très bonne impression dans les pays sud-américains qui le voient comme une voix qui s’élève contre l’impérialisme américain. Le 7 mai il est de retour à Cuba, plus populaire que jamais, il impose sa réforme agraire, selon laquelle chaque paysan devient propriétaire d’une parcelle de terre. Raul devient ministre de la Défense. Les États-Unis et Cuba tentent de s’entendre. Toutefois, les désaccords sont trop importants entre les deux pays, et Fidel Castro va se tourner vers l’Union Soviétique en signant un accord économique en février 1960. Les Russes fourniront du pétrole à Cuba, et Fidel Castro signent des accords économiques et militaires avec Nikita Khrouchtchev, alors président de l’URSS. À la suite du rapprochement avec l’Union Soviétique, les problèmes entre les États-Unis et Cuba ne vont cesser de s'accroître. Les Américains vont soutenir les exilés cubains et les Russes vont soutenir le régime socialiste de Cuba.


19/01/2017
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LE FIASCO DE LA BAIE DES COCHONS

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John F. Kennedy a hésité avant d’attaquer Cuba. Il a toutefois dû se conformer à la décision qui avait été prise par son prédécesseur Eisenhower.

 

Vers la fin de février 1960, Khrouchtchev promet à Castro un accord commercial concernant le sucre cubain, les Soviétiques s’engageant à en acheter quatre millions de tonnes par an pendant au moins quatre ans.

De plus, ils consentent à Cuba une ligne de crédit de cent millions de dollars pour l’acquisition d’équipement de machines et de matériel. Il ne fait plus aucun doute dans l’esprit des Américains que Castro est un communiste. Eisenhower est en colère, les élections approchent et il doit faire face à un adversaire charismatique qu’il croit capable de déloger, un certain John F. Kennedy.

Le 13 octobre, Castro nationalise 300 entreprises cubaines et les dernières sociétés étrangères (surtout américaines) qu’il avait épargnées en juillet; les ponts sont donc définitivement coupés avec les États-Unis. Un mois plus tard, John F. Kennedy est élu à la maison Blanche et entre officiellement en fonction au mois de janvier 1961. Maintenant Eisenhower est parti, le jeune président se retrouve avec le problème cubain entre les mains. De plus, il doit vivre avec les plans, de l’ancien régime mis sur pied par la C.I.A., sous l’égide et l’approbation de Dwight Eisenhower.

 

Opération Mangouste : la mafia contre Castro

Depuis les années soixante, l’ex-président Eisenhower écoutait de plus en plus son vice-président, Richard Nixon. Qui le mettait en garde contre Fidel Castro et ses véritables intentions.  Lorsque le chef cubain s’est allié au PC cubain en catimini par l’entremise de son frère Raul, qui était membre depuis toujours, il a procédé à la nationalisation de nombreuses entreprises.

 

Une tension se développe lorsque Fidel commence à exproprier des industries américaines, dont la toute puissante United Fruit, proposant une compensation fondée uniquement sur la taxe foncière, alors que ces dernières s’étaient arrangées pour la maintenir artificiellement basse. Ils se font prendre par où ils ont péché, leur avidité, Castro rit dans sa barbe. En quelques mois, plusieurs centaines de millions de dollars d’actifs américains sont expropriés. Les États-Unis répliquent en imposant un embargo, qui est toujours en vigueur aujourd’hui.

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Avec les accords conclus entre Cuba et l’URSS, il ne fait plus de doute aux yeux des Américains que Castro est un communiste.

 

Le fiasco

Précisions tout de suite que l’invasion de Cuba n’est pas une idée de Kennedy, mais de son prédécesseur. Kennedy n’a jamais cru que la violence et l’agression pouvaient remplacer la discussion et la diplomatie. C’est avec beaucoup d’hésitation qu’il a appuyé, au début, cette intervention malheureuse dont l’échec allait consolider la position et rehausser le prestige de Castro.

 

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Ce que les impérialistes ne peuvent nous pardonner, c’est d’avoir fait triompher une révolution socialiste juste sous le nez des États-Unis. Fidel Castro.

 

La décision de soutenir une contre-révolution pour renverser Castro fut effectivement prise par le président Dwight Eisenhower qui, en mars 1962, autorisa des exilés cubains à s’entraîner sur le sol américain en vue d’une (libération de Cuba). Convaincu que le chef cubain s’est converti en  allié de l’Union soviétique et en vecteur de la (maladie infectieuse du communisme), le président D. Eisenhower approuve sans équivoque. Le 17 mars 1960, un programme d’action clandestine, préparé par la C.I.A.

 

Ce programme, dont le budget passera en un an de quatre à près de cinquante millions de dollars, prévoit la création d’un front uni de l’opposition en exil, un effort massif de propagandes anticastriste. Il se fait par la mise en place de stations de radio en Amérique centrale et en Floride, des opérations de guérilla et de sabotage dans l’île, et l’entraînement d’une force paramilitaire. Les stratèges de la C.I.A., étaient convaincu que le choc d’une invasion provoquerait un soulèvement populaire et le renversement du régime. Dans le pire des hypothèses, ils prévoyaient que le corps expéditionnaire établirait une tête de pont, grâce à laquelle s’installerait un gouvernement provisoire qui ferait appel aux États-Unis pour rétablir la démocratie à Cuba.

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Le 15 avril 1961, la baie des Cochons fut l’endroit choisi pour le débarquement par les Américains.

 

Eisenhower annonce la rupture des relations diplomatiques avec Cuba en janvier 1961, avant de léguer le dossier de l’opération Pluton à son jeune successeur démocrate John F. Kennedy qui l’a emporté de justesse sur le candidat républicain Richard Nixon en novembre 1960. Cuba a dominé la campagne électorale de Kennedy a fait monter les enchères en accusant l’administration républicaine de mollesse face à la menace communiste. À la fin novembre, le directeur de la C.I.A., Allen Dulles, informe le président élu de l’opération en préparation contre Cuba. Kennedy approuve la poursuite des préparatifs, tout en insistant sur le fait que la participation des États-Unis doit rester secrète. On sait cependant que Fidel Castro fut informé à temps par ses services de renseignement et le KGB.

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Survivants de la brigade 2506 qui ont été fait prisonniers  par l’armée cubaine

 

En avril 1961, une brigade d’exilés cubains appelée Brigade 2506 est transférée à Puerto Cabezas, sur la côte orientale du Nicaragua, d’où ils s’embarquent à bord de six navires à destination des côtes cubaines, l’endroit choisi pour le débarquement étant la baie des Cochons. Le 15 avril à l’aube, six B-26 appartenant à la C.I.A., et repeints aux couleurs cubaines décollent du Nicaragua avec pour mission d’anéantir l’aviation cubaine. Le lendemain, lors de l’enterrement des sept victimes des bombardements, après avoir comparé le débarquement à l’attaque sur Pearl Harbor. Fidel Castro lance : ce que les impérialistes ne peuvent pardonner, c’est d’avoir  fait triompher une révolution socialiste juste sous le nez des États-Unis.

 

Mais averti de l’imminence d’une tentative d’invasion, Fidel Castro a donné l’ordre de disperser la dizaine d’appareils hérités de Batista et de stationner les appareils hors d’usage sur les pistes de trois aéroports militaires. Grâce à ce stratagème, l’aviation révolutionnaire ne perd que deux appareils lors de l’attaque-surprise lancée le 15 avril contre les bases aériennes de La Havane, de Santiago de Los Banos.

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John F. Kennedy

 

Il n’est pas encore une heure du matin, le 17 avril, lorsque la première barge débarque l’avant-garde des quelques 1400 combattants de la brigade 2506, sur la plage Giron, à l’entrée de la baie des Cochons. Ils sont immédiatement repérés par une patrouille de la milice cubaine qui parvient à donner l’alerte. Fidel Castro organise la riposte depuis son quartier général de La Havane.

 

Disposant d’une supériorité numérique écrasante, les forces castristes déversent un déluge d’obus sur les assaillants et lancent l’offensive finale sur Playa Giron le 19 avril. À cours de munitions, lâchés par leurs commanditaires américains, les survivants de la Brigade 2506 se rendent par centaines ou tentent de fuir à travers les marais.

 

À l’issue de plusieurs jours de ratissage, près de 1200 exilés sont capturés. Les combats qui ont duré soixante-six heures, ont fait 157 morts dans les rangs castristes et presque autant dans le corps expéditionnaire. Le débarquement fut un fiasco, les Américains n’ayant tenu compte ni des horaires des marées, ni du décalage horaire, de sorte que les avions envoyés pour soutenir ceux qui débarquaient arrivèrent et repartirent avant même que le débarquement ne commence. À la suite de cette attaque, Cuba va demander plus de sécurité à ses alliés russes. Khrouchtchev va répondre favorablement à la demande de Fidel Castro en décidant de déployer des missiles à moyenne portée sur le sol cubain.

 

Les missiles russes : sur le bord d’une guerre nucléaire

Le 25 janvier 1962, l’Organisation des États américains (OEA) exclut Cuba par 14 voix contre 6 (Argentine, Bolivie Brésil, Chili, Équateur, Mexique), ce qui ne semble pas empêcher Castro de dormir sur ses deux oreilles. Toute cette affaire de la baie des Cochons ne fut qu’un tissu de mensonges. L’invasion constituait à l’évidence une violation de la charte de l’Organisation des États américains que les États-Unis, avaient signée et qui stipulait que (nul États ou groupe d’États n’est en droit d’intervenir directement ou indirectement pour quelques raisons que ce soit dans les affaires intérieures ou extérieures d’un autre États).

Quatre jours avant l’invasion, à cause de reportages parus dans la presse sur les camps secrets d’entraînement de la C.I.A., le président Kennedy tint une conférence de presse au cours de laquelle il déclara (qu’il n’y aurait sous aucun prétexte quelque intervention à Cuba de la part des forces armée américaines). Le débarquement fut effectivement le fait de Cubains, mais tout avait été organisé par les États-Unis et des avions américains pilotés par des Américains participèrent à l’opération, Kennedy ayant donné son accord pour l’utilisation d’avions anonymes afin de soutenir les forces d’invasion. Quatre pilotes américains trouvèrent la mort au cours de ces événements, mais leurs familles n’apprirent jamais la vérité à leur sujet.

 

Les conséquences du désastre

Il ne faut surtout pas oublier que l’invasion de la baie des Cochons a été élaborée sous le gouvernement d’Eisenhower et que Kennedy y était hostile. Il s’avait néanmoins que s’il refusait d’exécuter les projets élaborés sous l’administration de son prédécesseur il risquait de perdre son autorité encore mal assurée. John F. Kennedy n’a donc pas empêché le débarquement à Cuba, mais a réduit sensiblement la participation des forces armées, notamment en refusant d’envoyer un soutien aérien pendant l’opération.

 

Pour la C.I.A., ce refus est la raison du fiasco. John F. Kennedy se sépare alors de la C.I.A., et affirme sa volonté de la voir disparaître. Il révoquera d’ailleurs son directeur Allen Dulles (qu’on retrouve pourtant dans la commission Warren). On apprendra pour la première fois en 1975 ou 1976 que la C.I.A., et le crime organisé avait projeté ensemble d’assassiner le chef cubain. À la sortie de la crise de Cuba John F. Kennedy était donc aussi détesté que Fidel Castro à la fois par la C.I.A., et par le milieu du crime organisé, ce qui plus tard, allait nourrir les nombreux théoriciens et révisionnistes de l’histoire qui prétendront que Kennedy aurait été assassiné par la mafia. John F. Kennedy a assumé la responsabilité du désastre et n’espère plus rien de celui qu’il considère comme un dictateur à la solde des Soviétiques. Bobby Kennedy, le frère de John, se met cependant en guerre contre Cuba et crée l’opération Mangouste avec la CIA pour intensifier ses actions contre Cuba. Cette action a deux objectifs : retrouver la suprématie militaire et laver l’affront de la baie des Cochons subit par le gouvernement de son frère (et donc d’assurer sa réélection). Jusque là tout va bien, John F. Kennedy et la C.I.A., y trouvent leur compte, la coopération est donc possible et personne ne songe à contredire Bobby, qui devient le moteur de l’opération Mangouste.

 

Mais la C.I.A., fit secrètement appel à la pègre, en particulier aux personnalités mafieuses contre lesquelles Bobby lui-même s’était battu avec tant de conviction. Cette nouvelle alliance laisse supposer que le véritable moteur de l’opération Mangouste n’était peut-être pas Bobby. Et il y eu la crise des fusées. Désormais le gouvernement américain avait la preuve que des missiles soviétiques avaient été introduits sur le sol cubain et le bras de fer allait commencer. D’un côté, le 15 avril 1962, les États-Unis prennent connaissance de la construction d’une base de lance-missiles nucléaire à Cuba, ce qui représente un grave danger pour les Américains, Miami se trouvant à moins de 160 kilomètres. Par contre, Khrouchtchev, qui avait su tirer profit de la situation, était prêt à dévoiler au monde que les États-Unis avaient violé le pacte conclu après la baie des Cochons en créant une opération secrète, l’opération Mangouste. La guerre nucléaire semblait inévitable.

 

La menace nucléaire

Le 4 septembre 1962, un an et demi après, la baie des Cochons. Nikita Khrouchtchev conclut l’accord soviéto-cubain d’aide technique et militaire. De son côté, le gouvernement soviétique déclare qu’une nouvelle attaque nord-américaine contre Cuba déclencherait cette fois une guerre nucléaire. Le 14 octobre 1962, les Américains ont la preuve que des missiles soviétiques sont implantés à Cuba. Il ne s’en fallait pas plus à John Kennedy pour menacer à son tour Khrouchtchev et ordonner le déploiement de la force nucléaire américaine. Excellent politicien, Kennedy fait un discours le 22 octobre, dans lequel il déclare (Notre objectif consiste à empêcher que ces missiles puissent être utilisés contre notre pays ou n’importe quel autres États), s’attirant ainsi les faveurs de l’opinion mondiale. Les États-Unis sont donc prêts, s’il le faut, à entrer dans une guerre nucléaire contre l’URSS. Les menaces de guerre s’intensifiaient et l’holocauste semble imminent.

 

Mais Kennedy et Khrouchtchev réussirent à conclure un accord et le 28 octobre 1962, les Soviétiques annoncent le démantèlement des rampes de lancement tandis que les États-Unis s’engagent à ne plus envahir Cuba. Mais malgré cet accord, la C.I.A., continue ses activités de subversion et de sabotage contre le gouvernement cubain. Les exilés capturés sont libérés en décembre 1962 à la suite du versement d’une indemnisation de 53 millions de dollars par les États-Unis sous la forme d’aliments et de médicaments. Bien en place, Castro voit cependant de nombreux Cubains quitter l’île, dont principalement des expropriés, des opposants à son régime et des pauvres voulant améliorer leur sort. Ils s’exilent aux États-Unis, se regroupant surtout à Miami où ils constituent une importante communauté anticastriste.

 

La trahison de l’amour : Marita Lorenz

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Fidel en compagnie de Marita Lorenz

 

Après la menace des missiles et malgré la promesse américaine de ne plus s’en prendre à lui, les tentatives d’assassinats contre Castro sont nombreuses. Des tentatives qui viennent autant de l’intérieur que de l’extérieur (particulièrement par la C.I.A.) auxquelles échappe le chef cubain, parfois miraculeusement. L’une des plus bizarres tentatives implique cette jeune Allemande, Marita Lorenz, qui a été l’amante de Fidel, on s’en souvient.

Un amour qui va finir dans la tragédie la plus pure. Enceinte de Fidel, elle aurait été kidnappée et avortée contre son gré. De retour aux États-Unis, elle est enrôlée par la C.I.A., avec la mission de tuer Castro. (La C.I.A., m’a tellement lavé le cerveau, ils m’ont donné des drogues, ordonné de tuer Castro pour honorer ma citoyenneté américaine, dit-elle). De retour à Cuba, Marita Lorenz retombe dans les bras de Castro, mais refuse de l’empoisonner. (Si ça avait été quelqu’un d’autre que moi, cette personne aurait pu changer le cours de l’histoire. Mais mon amour pour Fidel m’a rendu impossible l’idée de lui ôter la vie).

 

La C.I.A, ne lui pardonnera jamais d’avoir raté cet assassinat politique. (Ils ont ruiné ma vie depuis ce jour), résume-t-elle. Elle part en mission pour la C.I.A., puis le F.B.I., avant de devenir la maîtresse du dictateur vénézuélien Marcos Péres Jimenés avec qui elle a eu une fille, avant de se marier avec un agent du F.B.I. Marita a écrit une autobiographie qui fera le sujet d’un film. Elle raconte en 2006 qu’elle n’en veut pas à Fidel Castro et qu’elle souhaiterait bien revoir le chef cubain qui était alors à l’aube de ses 74 ans. 


19/01/2017
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