HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

LES ÉTATS-UNIS RECONNAISSENT FIDEL

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Fidel Castro et Nikita Khrouchchev, l’ancien président de l’URSS

 

Au cours des premiers jours suivant la victoire, Fidel Castro va surprendre le monde entier, et particulièrement les États-Unis. S’il demeure le commandant en chef des troupes rebelles, il ne veut aucune fonction gouvernementale. Castro entre dans La Havane le 8 janvier 1959. Ayant retrouvé son fils, il l’exhibe fièrement tout au long de sa marche triomphale vers la capitale.

 

Il nomme le juge Urrutia président. Par la suite, il s’assure que le nouveau chef du pays désigne un gouvernement modéré qui sera dirigé par le juriste José Miro Cardona. Contre toute attente, la grande majorité de ministres est composée de gens raisonnables, issus du parti orthodoxe ou de l’aile modérée, du M-26. Il n’y a pas de radicaux communistes enragés, comme le craignait le pays de l’oncle Sam et comme le frère de Castro et Che Guevara l’auraient souhaité.

Voilà qui rassure les Américains, mais pas pour longtemps. Pour plusieurs, cette modération des rebelles, au lendemain de la victoire, n’est que de la poudre aux yeux pour endormir le tout-puissant voisin américain, lequel reconnaît néanmoins la nouvelle équipe dirigeante de Castro.

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Confiance brisée

Ce dernier calme ainsi les inquiétudes du peuple cubain, qui est en grande majorité anticommuniste. Une chose est certaine, s’il n’est pas farouchement communiste, ce gouvernement est à tout le moins socialiste. Certaines mesures prises, dont la nationalisation des entreprises vitales au développement de l’île, provoquent l’opposition des États-Unis envers le nouveau gouvernement socialiste que Fidel Castro souhaite implanter à Cuba, pensant au bien-être de son peuple. Malgré tout. Ce régime sera encore et toujours reconnu par les États-Unis. Mais soudainement, le 7 février 1959, sous la pression de Castro, lequel se sent appuyé par de nombreuses manifestations populaires, le gouvernement de Cardona décrète la dissolution de l’assemblée nationale.

 

Premier ministre

Par la suite Fidel renvoie les élections à plus tard et promulgue une nouvelle constitution qui n’enchante pas tout le monde. Cette constitution rétablit la peine de mort et impose la confiscation de biens de tous ceux qui ont servi le régime de Batista. Le 8 février, il fait savoir au président Urrutia qu’il est prêt à prendre le poste de premier ministre, jusque-là occupé par Miro Cardona, et ce dans un très court délai. Fidel Castro devient donc premier ministre le 16 février 1959. Quelques jours plus tard, Fidel fait une rencontre importante sur le plan personnel : Marita Lorenz. Il s’agit d’une jeune Allemande qui voyage à bord du paquebot Berlin amarré au port de La Havane, et dont le père est capitaine. Elle a 19 ans et ressemble beaucoup à Jackie Kennedy. Elle ne sait rien de Cuba, et encore moins d’un Fidel Castro et de son épopée. Fidel a accepté une invitation officielle du père de la jeune femme qui l’invite sur son paquebot. C’est le coup de foudre pour Fidel, et la jeune fille qui tombe sous le charme du rebelle. Il l’installe dans une chambre luxueuse de l’hôtel Hilton et délaisse sa maîtresse de l’heure, l’actrice Ava Gardner. La pétillante petite Allemande lui fait oublier le rejet de sa demande en mariage par Naty.

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Castro à New-York en 1960

 

 Des décisions surprenantes

Le cœur en paix, Fidel se consacre aux affaires de Cuba et à sa relation avec les États-Unis, qui semblent être au beau fixe au cours du mois de mars 1959.

 

 Fin de l’entente américaine

Mais rapidement, des tensions vont se faire sentir. Les relations entre Cuba et les États-Unis se détériorent. La politique d’expropriation des terres du gouvernement castriste et son rapprochement avec l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) inquiètent le gouvernement américain, qui usera de mesures de représailles commerciales et rompra ses relations diplomatiques avec Cuba en janvier 1961, le président américain Dwight Eisenhower n’attendant pas à rire.

 

Entre-temps, certaine entreprise américaines comme la célèbre United Fruit, sont expropriées. Fidel Castro se rend à Washington le 15 avril 1959, il rencontre le vices-président Richard Nixon à la maison Blanche. Sa visite aux États-Unis est grandement anticipée, le peuple voulant connaître et voir de près ce mystérieux Robin des Bois cubain. Est-il vraiment un méchant communiste. En quelques jours, et lors de quelques passages à la télévision, Fidel charme autant le peuple américain que les membres du gouvernement qui le rencontrent dans les entretiens mémorables. Il se fait rassurant et répète ses vœux d’amitié envers les Américains, tout en promettant un bon voisinage. En uniforme vert olive, et avec son éternel cigare dans la bouche, il joue le révolutionnaire tranquille. Au petit écran, il prend des allures d’enfant de chœur et s’exprime dans un anglais hésitant et timide.

 

Le 19 avril, le vice-président Richard Nixon le reçoit dans son bureau du Capitole pendant plus de deux heures, de cette entretient Nixon est convaincu que Fidel n’est qu’un manipulateur qui essaie de gagner du temps pour instaurer un régime communiste à quelques kilomètres des côtes de la Floride. Mais le vice-président est un des rares qui remettent en question les intentions de Fidel. Le 27 avril, avant de s’envoler pour l’Amérique du Sud, Fidel fait une escale à Montréal.

 

Il fait également une très bonne impression dans les pays sud-américains qui le voient comme une voix qui s’élève contre l’impérialisme américain. Le 7 mai il est de retour à Cuba, plus populaire que jamais, il impose sa réforme agraire, selon laquelle chaque paysan devient propriétaire d’une parcelle de terre. Raul devient ministre de la Défense. Les États-Unis et Cuba tentent de s’entendre. Toutefois, les désaccords sont trop importants entre les deux pays, et Fidel Castro va se tourner vers l’Union Soviétique en signant un accord économique en février 1960. Les Russes fourniront du pétrole à Cuba, et Fidel Castro signent des accords économiques et militaires avec Nikita Khrouchtchev, alors président de l’URSS. À la suite du rapprochement avec l’Union Soviétique, les problèmes entre les États-Unis et Cuba ne vont cesser de s'accroître. Les Américains vont soutenir les exilés cubains et les Russes vont soutenir le régime socialiste de Cuba.



19/01/2017
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