HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

L'ASCENSION DU JEUNE HOMME REBEL

Castro en avait assez que les Américains se trouvent en terre cubaine.

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Castro en avait assez que les Américains se trouvent en terre cubaine.

 

Fidel se retrouve à l’université de La Havane, C'est un monde complètement différent qui accueille le jeune étudiant en droit. La rigueur et la discipline des Jésuites n’ont pas leur place dans ce nid de futurs révolutionnaires. Tout est politique.

 

La grande majorité des étudiants étant nationaliste, plusieurs groupes se forment et se disputent entre eux. Les joutes oratoires se transforment trop souvent en luttes rangées et on règle les différents à coups de poing et à coups de fusil. Fidel observe la situation : Comment faire sa place dans ce monde virulent et enragé? Il aime ce qu’il voit, car tout bouge, il y a de l’action. Pendant sa première année, il se révèle un fin analyste et observateur. Il se joint plus ou moins à quelques associations étudiantes. Il se fait élire comme représentant de la FEU (Fédération des étudiants universitaires), mais se joint aussi à d’autres organismes. Si l’on ne sait pas trop où se situent les allégeances de Fidel, une chose demeure claire : comme la majorité des étudiants, il est profondément anticommuniste.

 

Fidel trouve les différentes factions estudiantines prennent trop de temps à se battre entre elles, en paroles ou à coups de poing et qu’elle ne fait rien pour avancer la cause de la révolution, c’est-à-dire l’indépendance de Cuba, qui consiste à se défaire des chaînes de l’impérialisme américain. Il se fait de nombreux ennemis. Il essaie même, avec l’aide de quelques amis, d’éliminer un de ses rivaux, Rolando Masferrer. Mais ce dernier échappe à ses agresseurs, tout en identifiant Fidel comme l’un deux. Sa vie est maintenant en danger, il doit s’éloigner de l’université.

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Fidel, le jeune révolutionnaire

 

Fidel déjoue quelques attentats à sa vie, mais rester caché dans La Havane devient insoutenable, alors il s’exile à Banes, loin de ses ennemis. Après quelques semaines, l’inactivité lui pèse. Il ne veut pas pourrir sur place et disparaître dans l’oubli. Il n’a pas peur de mourir, mais s’il doit quitter ce monde, il veut le faire pour une bonne cause et dans des circonstances faisant que l’on se souvienne de lui.

Un groupe de 1200 hommes, dirigé par le millionnaire dominicain Juan Rodriguez Garcia et l’écrivain Juan Bosch, s’embarque au port d’Antilla pour débarquer sur une petite île voisine de la République dominicaine, dans le but d’envahir Saint-Domingue et chasser le dictateur Trujillo. Fidel y voit l’opportunité de se réhabiliter aux yeux des révolutionnaires : il se joint donc au groupe composé de Cubains, Dominicains et Portoricains. Pendant 40 jours, le petit groupe est isolé dans la jungle et attend l’ordre d’attaquer, mais en vain.

Cette hésitation a permis à la CIA d’intervenir avec l’aide du président cubain Ramon Grau. L’arrivée de l’armée cubaine force les révolutionnaires à fuir en panique. Fidel réussit à le faire et débarque à Oriente le 26 septembre 1947. Il en veut au président Grau, qu’il considère comme un traître vendu aux Américains. De retour à l’université, il rencontre deux communistes convaincus Alfredo Guevara (aucune relation avec le Che) et Lionel Soto. Ces amitiés  lui ouvrent l’esprit sur le communisme. Il est particulièrement impressionné par Karl Marx et fait du Manifeste du Partie Communiste son livre de chevet. Fidel dévore des ouvrages marxistes, ainsi que divers traités touchant à l’art de la guérilla.

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Le précédecesseur de Fidel castro à la présidence de Cuba Fulgencio Batista.

 

La transformation de Fidel

Alors que les élections approchent, les discours de Fidel prêchent la violence et la dissension civile. Il en a assez de l’inertie des différents groupes anti-Ramon Grau. Mais les autres groupes et associations exaspérés par les propos de Fidel, ne voyant pas la nécessité de mettre le pays à feu et à sang. Le 22 février 1948, son vieille ennemi Manolo Castro (aucune relation avec Fidel) est assassiné à la sortie d’un cinéma. Il ne fait aucun doute dans les milieux politiques que Fidel est responsable. La haine entre les deux hommes étant notoriété publique. Quelques témoins affirment avoir vu Fidel sur place le soir de l’assassinat. Il est interrogé par la police, mais faute de preuves, on le relâche, ce qui ne le rassure en rien, car se ennemis veulent sa peau. En effet ils sont convaincus qu’il a abattu Manolo et Fidel doit donc prendre la fuite une fois de plus.

 

Il décide alors de sortir de Cuba, car il veut visiter le Venezuela, le Panama et la Colombie. Il se rend compte que les problèmes de Cuba et de ces trois pays se rejoignent : leurs habitants partagent une haine commune pour les Yankees. Son anti-américanisme l’éloigne des mouvements d’extrême droite sud-américains à peu près tous financés par la CIA. Pour Fidel, les communistes ne sont pas des monstres assoiffés de sang, comme les Jésuites et son père le lui avaient dit. Ils sont les seuls à avoir le courage de leurs convictions et la discipline pour se battre contre la dictature. Le communisme est cependant faible sur le territoire cubain.

Pour Fidel, il est clair qu’on ne pourra pas conduire une vraie révolution sans un parti solidement organisé et fortement discipliné. Fidel se transforme de plus en plus en un léniniste convaincu. Une orientation politique qui déplaît à Angel, lequel renie son fils et lui coupe les vivres. Pendant quelques temps, Castro erre tout en vivotant de petits emprunts ici et là. Mais sa fortune va changer à cause d’une femme.

 

Fidel à l’autel

Fidel n’est pas un coureur de jupon. Il est tellement timide, devant les femmes qu’il n’ose jamais les aborder, il se réfugie dans la politique tout en laissant entendre qu’il n’a pas le temps à perdre dans les frivolités. Mais tout a changé lorsqu’il a fait la rencontre de Mirta Dias-Balart, la fille du maire de Banes, où il s’était réfugié pour fuir ses ennemis et la fureur paternelle. C’est plutôt Mirta qui lui fait la cour, et l’inexpérimenté Fidel se laisse rapidement séduire. Le 12 octobre 1948, Fidel épouse Mirta. Il se réconcilie avec son père en promettant de retourner à l’université pour terminer ses études en droit. Le couple passe sa lune de miel à Miami et à New-York. Cette visite en terrain ennemi ne fait que renforcer la haine de Fidel pour les impérialistes américains. Au début de novembre, le couple est de retour à La Havane. En attendant de se trouver un logement, le couple s’installe dans un petit hôtel relativement modeste.

Si Mirta reprend ses études de philosophie, Fidel oublie ses promesses et ses bonnes résolutions. Il ne peut pas se passer de la politique. Il retrouve ses amis communistes et s’associe au parti orthodoxe ARO (Action radicale orthodoxe). Il s’implique intensément et abandonne quasiment sa nouvelle épouse, qui se morfond en l’attendant dans la petite chambre d’hôtel.

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L’université de La Havane

 

Le 1er septembre 1949, Mirta lui donne un fils qu'’ils nomment Fidelito. Il est fou de joie. Si Mirta et le reste de la famille s’attendaient à ce qu’il devienne plus prudent dans son activisme, ils se trompent. Au contraire, il se fait encore plus virulent contre le régime corrompu du président Carlos Prio Socarras.

 

Incorrigible révolutionnaire

Il prononce des discours sans équivoque, qui appellent à la violence et à l’insurrection armée. Encore une fois Fidel doit s’éclipser en laissant derrière lui sa femme et son fils sans ressources.

 

Exil à New-York

À la fin de l’année 1949, Fidel s’installe dans une petite chambre à New-York. Il va passer trois mois dans cette ville qu’il exècre pendant que sa femme à du mal à joindre les deux bouts, L’homme qui reviendra de l’exil ne sera plus le même. Que s’est-il passé pendant ses trois mois? Personne ne le sait. Fidel n’a jamais parlé à qui que ce soit de son séjour à New-York. Mirta retrouve un mari et Fidelito un père. Fidel semble avoir abandonné la politique. Il est à la maison et fait sentir sa présence. Mirta est heureuse, même si le couple ne vit pas dans le luxe, Fidel refuse l’aide de son beau-père, le maire et riche propriétaire terrien. Il s’est lancé un impossible défit, soit de devenir, en l,’espace de six mois, docteur en droit, docteur en science sociale et docteur en droit international;. Il passe sagement son temps à la maison, étudiant nuit et jour et ne sortant qu’occasionnellement. De janvier à août 1950, il impressionne son entourage particulièrement son père qui lui donne son soutien financier et moral.

À la surprise de tous, en septembre, il réussit tout. Il est avocat. Avec deux associés, il ouvre son premier bureau d’avocat. C’est un bureau plutôt piteux situé dans un quartier ouvrier. Il n’est certes pas devenu avocat pour faire fortune, refusant de grosses causes pour aider les plus démunis devant la justice. Il est toujours membre du parti orthodoxe et songe à se présenter aux élections en 1952. Il change d’idée et appui plutôt son chef mentor Eddy Chibas le chef du parti orthodoxe, L’important étant de battre Batista à la présidence.

 

On lui promet un poste important au sein du gouvernement si Chibas est élu. Castro a cependant une idée derrière la tête. Il ne croit pas que Chibas soit capable de résister aux Américains. Une fois au pouvoir, il compte s’emparer des rênes du parti avec l’aide des militants purs et durs. Mais il n’aura pas à trahir qui que ce soit puisque l’imprévisible Chibas se suicide lorsqu’il ne peut apporter les preuves de la corruption du Président Prio Socarras. Ce que pourra faire, quelque temps plus tard, l’activiste de 25 ans.

Fidel porte des accusations, mais c’est Fulgencio Batista qui en profitera ce dernier cherchant même l’appui de Castro, qui ne veut rien savoir de ce pantin à la solde des Américains.

 

Le 10 mars 1952, Batista s’empare du camp de Columbia, le centre de commandement de l’armée, avec une poignée d’officiers rebelles. Il ne rencontre aucune résistance. Le lendemain il est proclamé président de la République de Cuba et Pio Socarras est exilé au Mexique. Batista promet des élections qui ne viendront jamais, il est reconnu par les États-Unis et devient la cible de Fidel Castro.



19/01/2017
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