HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

HISTOIRE DE FIDEL CASTRO

UNE ENFANCE TROUBLÉE

photo 1.jpg

Fidel enfant terrible du collège

 

En 1895, le père de Fidel, Angel Castro, a 20 ans lorsqu’il s’engage dans l’armée espagnole pour aller faire la guerre à Cuba, à cette époque une colonie espagnole cherchant à se défaire des chaînes du colonialisme. Angel, né le 5 décembre 1875 dans la province de Lugo en Galice, est un paysan sans instruction et analphabète.

 

En échange de quelques pesos, il accepte de prendre la place d’un fils de riche marchand pour aller se battre dans cette île, qu’il ne connaît pas. Le futur papa de Fidel pense fuir la misère.

Depuis plus de 30 ans, Cuba est en guerre civile. Les États-Unis observent le conflit et sont prêts à intervenir. Géographiquement et logiquement, selon plusieurs penseurs, Cuba devrait être un État américain. Washington offre plusieurs millions à Madrid pour acheter l’île, mais l’Espagne s’y accroche, pensant qu’elle finira par mater les rebelles. C’est dans ce but qu’Angel Castro débarque à la Havane en 1895, sous les ordres du général Weyler, un militaire de carrière espagnol qui n’hésite pas à appliquer la manière forte.

 

Angel se bat pendant trois ans pour le compte de l’Espagne qui malgré ses 200 000 soldats déployés à Cuba, connaît de graves revers. Il n’y a pas que l’acharnement des rebelles qui explique la déconfiture de l’Espagne, l’armée étant également décimée par les maladies tropicales. En effet, près de 100 000 soldats espagnols sont victimes de la malaria, la fièvre jaune et la dysenterie. Malgré tout, cette guerre aurait pu durer encore plusieurs années, du moins jusqu’à ce que les États-Unis s’en mêlent.

 

Défaite Espagnole

Le 15 février 1898, un croiseur américain coule dans le port de La Havane à cause d’une explosion accidentelle. Il n’en faut pas plus pour que les États-Unis déclarent la guerre à l’Espagne. Ils ont trouvé leur prétexte. En moins de dix mois, la puissance et la supériorité militaire américaines vient facilement à bout de l’Espagne, qui rend les armes et capitule sans condition. Le traité de Paris fait perdre à l’Espagne non seulement Cuba, mais également les Philippines, Guam et Porto-Rico.

Après trois ans de combats, Angel hésite à retourner en Espagne où ne l’attend que la misère. Il pourrait se refaire une vie dans cette île en ruine qui ne demande qu’à être reconstruite, mais avant de partir, Angel s’était fiancé et sa promise l’attendait dans son village natal en Galice. Il retourne donc dans son pays pour apprendre que sa fiancée ne l’a pas attendu. Le malheureux évincé décide de revenir à Cuba et en 1899, il débarque à La Havane où les Américains ont reconstruit à la hâte l’économie de l’île en y injectant des millions de dollars.

On a compris que les Américains n’étaient pas là par bonté de cœur, leur objectif étant le développer la culture de la canne à sucre à grande échelle et de manière intensive pour alimenter leur marché. L’United Fruit Company achète donc des milliers d’hectares et a besoin de main-d’œuvre. Angel saisit l’opportunité. Trimer dur est une habitude chez lui, à tel point qu’en quelques années, après avoir loué et exploité quelques hectares, il fini par acquérir, lopin de terre par lopin de terre, une imposante propriété. Le pauvre petit paysan, ex-soldat et analphabète, se fait maintenant appeler Don Angel. Son domaine a dépassé les 10 000 hectares.

Son grand ami et associé, Fidel Pino Santos, rappelle cependant à Angel qu'’il est temps pour lui d’apprendre à lire et à écrire. Pour ce faire, il lui présente une institutrice, Maria Luisa Argota, qu’il épouse. Maria lui donne deux enfants, Pedro Emilio et Lidia.

 

Liens adultères

Angel a de nombreuses familles qui travaillent sur ses terres, où il règne en maître absolu. Il s’intéresse à la famille de Francisco Ruz, marié à une métisse et père de trois filles, l’une d’entre elles Lina Ruz, a 14 ans lorsqu’elle tombe dans l’œil d’Angel, qui la sort de la misérable hutte familiale et l’engage comme domestique dans la grande demeure. Lina a le même âge que sa fille aînée, Lidia. Presque sous les yeux de son épouse Maria Luisa, Angel et la jeune adolescente deviennent des amants.

 

Lina tombe rapidement enceinte. Elle accouche d’une fille, Angela, qui sera élevée dans la petite hutte, puisqu’on ne pouvait pas garder l’enfant illégitime à la résidence. Dans la maison de Castro, on décide d’ignorer l’incident. Après tout, dans chaque hacienda, cela arrive régulièrement. Et puis vient un deuxième enfant, un fils cette fois, Ramon, qui a son tour sera expédié dans la petite hutte pour y être élevé par sa grand-mère. Angel vient sporadiquement visiter les enfants, mais reste déterminé à garder l’affaire secrète, comptant sur la discrétion et la docilité de sa femme légitime. Mais il se trompe. En effet, Maria Luisa accompagnée de ses deux enfants, quitte le foyer familial. Il n’est pas question de divorce dans cette société cubaine dévotement catholique. C’est néanmoins la jeune maîtresse Lina qui devient la grande patronne.

Le départ de sa femme n’affecte pas tellement Angel, car c’est le grand amour entre Lina et lui. Un troisième enfant vient rapidement bénir leur illégitime union, Lina ayant accouché d’un fils le 13 août 1926. Son père lui choisit le prénom de son meilleur ami Fidel.

photo 2.jpg

Fidel se révéla un fin analyste et observateur.

 

La Saga du petit

Les enfants de Lina ne peuvent pas être baptisés, ni reconnus par leur père. Fidel ne pouvant donc pas porter le nom de son père, il s’appelle Fidel Ruz. Lina a un quatrième enfant, le petit Raul de quatre ans plus jeune que Fidel. Mais Raul n’est que son demi-frère, Angel n’étant pas le père biologique. Il est né d’une relation que Lina a eu avec un sergent, métissé chinois et mulâtre, ce qui n’empêchera pas Angel de le reconnaître plus tard, et Fidel de protéger et de défendre ce petit frère durant toute sa vie.

Le petit Fidel souffre beaucoup de ne pas être baptisé. Il est la risée de ses camarades et les mères ordonnent à leurs enfants de ne pas jouer avec les petits Ruz. Car ce ne sont pas des catholiques. Lina décide de s’exiler à Santiago, où elle et ses quatre enfants pourront vivre dans l’anonymat d’une grande ville, et peut-être convaincre un curé pas trop regardant de baptiser la marmaille.

 

Un père intransigeant

Fidel devra attendre jusqu’à l’âge de neuf ans avant d’être enfin baptisé au mois de janvier 195. Sur le baptistère, on a inscrit : Né de père inconnu. Il ne sera reconnu officiellement par son père, et ne prendra le nom de Castro, qu’en 1943. Entre-temps, à 5 ans Fidel est placée chez des amis de son père, dans une famille haïtienne, sa mère ne pouvant s’occuper de tout ce monde. Malheureusement pour le bambin, son tuteur à la main leste et est adepte de châtiments corporels. Le petit Fidel le déteste, mais il ne peut pas compter sur son père qui est absent.

Fidel entre comme externe au collège Lasalle, un établissement mené par les frères Maristes, mais se révèle un étudiant insupportable, bagarreur et sauvage. Ce n’est qu’une fois accepté en tant que pensionnaire qu’il se calme et devient plus studieux et obéissant. Il est heureux, car il n’est pas obligé de subir les foudres de son tuteur. Ses frères Ramon et Raul viennent le rejoindre chez les Maristes alors qu’il a neuf ans.


L’arrivée de ses frères n’assagit cependant pas Fidel. Les trois frères forment une petite bande qui terrorise son entourage. N'oublions pas que même s’il est finalement baptisé, il n’est toujours pas reconnu par son père biologique. Les frères Maristes n’en peuvent plus et les trois garçons sont renvoyés de l’établissement. Le 7 janvier 1936, Fidel se retrouve à Biran sous le toit paternel. Pour Ramon et Fidel, l’école est finie, Angel ayant décidé de les éduquer lui-même. Si Ramon est heureux, car il adore la terre, ce n’est pas le cas de Fidel, qu'i fugue à plusieurs reprises et supplie qu'’on le retourne au collège.

 

Les Jésuites

Mais Anglel ne cédera pas immédiatement, Il tient à mater cet enfant rebelle. Il le retourne à Santiago dans la famille haïtienne que Fidel déteste. Une crise d’appendicite le cloue au lit pendant trois mois. Finalement, Fidel est envoyé au célèbre collège Dolores de Belén, tenue par les Jésuites. Fidel admire les Jésuites et leur austérité, leur dévouement et leur rigueur. De plus les pères sont à l’écoute de leurs charges. Fidel est serein et en paix avec lui-même, se sentant comme s’il venait de découvrir une nouvelle famille. Il fera tout pour rester dans cette établissement, notamment en mettant fin à ses folies.

En Espagne, la guerre civile fait rage. C’est l’affrontement de la droite de Franco contre les communistes. Comme ses maîtres jésuites, Fidel déteste les rouges. À Cuba, les riches propriétaires terriens, tel Angel Castro, savent fort bien qu’ils n’échapperont pas à la menace rouge. Pour faire face à ce problème, ils s’unissent pour appuyer un certain Fulgencio Batista. Ils comptent sur lui pour être protégé contre une insurrection communiste. Également soutenu par Franklin D. Roosevelt, le général Batista prend les commandes de la droite. Puisque les Jésuites supportent Batista, Fidel aussi est derrière ce général, qu’il combattra moins de vingt ans plus tard.

photo 3.jpg

Les origines de Fidel détermineront l’homme qu’il deviendra.

 

Angel et Lina ne sont toujours pas mariés et un sixième enfant, une petite fille du nom d’Emma, vient se joindre à la bande des illigitimes d’Angel Castro. À 12 ans, Fidel ne peut toujours pas porter le nom de son père. Il oublie tous ses problèmes et conflits familiaux pour se tourner vers les pères Jésuites et les études. À 14 ans, en pleine élection, il travaille pour son père et goûte pour la première fois à la politique active. Il se promène à cheval pour distribuer les pesos afin d’acheter le vote des paysans. Début peu édifiant qui fait comprendre au jeune adolescent que tout s’achète en politique. En 1940, Batista est élu président de la République de Cuba.

 

En 1941, Angel est finalement divorcé et il épouse Lina. Fidel peut donc enfin porter le nom de son père. Il entre au collège Belén des Jésuites à La Havane. Cet établissement est reconnu pour former l’élite de la nation. Il se distingue par ses succès académiques et ses exploits au basketball. En 1945, Fidel est inscrit à l’université de La Havane à la faculté de droit. Il est à la croisé des chemins.



19/01/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour